L’affacturage pour tous, mythe ou réalité ?

Pour qui ne le connaît pas, l’affacturage est en quelques mots, une solution de financement de factures. En pratique, lorsque qu’une société vend un bien ou un service à une autre, elle lui accorde un délai de règlement. Or ce délai peut être plus ou moins long, … et plus ou moins respecté.

C’est pour neutraliser ces deux facteurs qu’apparaît l’affacturage. C’est une réponse simple et souple qui permet aux entreprises de s’affranchir de la durée de règlement accordée à ses clients.

Concrètement, pour ne pas avoir à attendre la date d’échéance et être payée de suite, une société peut céder sa ou ses factures à un factor (un établissement financier spécialisé dans le financement de factures) qui finance et en obtenir entre 85% et 90% en 24 heures. Le solde est lui, réglé à la date d’échéance initiale.

Concrètement, une société qui facture 10 000 € HT (12 000 € TTC) à 45 jours fin de mois devra attendre en moyenne 60 jours si le client paye à la bonne date, ou 72 jours s’il paye dans les délais moyens de retards observés en France.

Avec l’affacturage, elle obtiendra 10 800 € 24 heures après l’émission et la cession de sa facture, et le solde le jour où le client aura réglé le factor.

Posons le décor :

45% des 20 millions de PME européennes déclarent avoir accepté des délais de paiement plus longs que ceux habituellement consentis. Et dans 35 % des cas, Ils l’ont fait à la demande d’une grande entreprise (1) !

En France, 72 % des entreprises ont accepté des délais de paiement plus longs que ceux habituellement consentis.

A ceci s’ajoute les retards de paiement qui représentent en moyenne 12,2 jours au second trimestre 2016. De fait, 41% des PME et 30% des grandes entreprises, affirment que ces retards de paiement pénalisent leur croissance (2).

Que faire pour ne pas subir le manque de trésorerie ?

Plusieurs solutions s’offrent aux entreprises :

  • Opter pour le découvert bancaire
  • Emprunter à court terme
  • Utiliser l’affacturage

Des trois solutions, l’affacturage est de loin le mode de financement court terme qui présente le plus d’intérêt pour l’entreprise. D’une part il ne pénalise pas la relation avec la banque et d’autre part il est là, utilisé dans sa fonction première d’outil de gestion.

De ce point de vue, il est loin le temps où l’affacturage était vu comme « un soin palliatif dans l’antichambre de la mort des entreprises ». Aujourd’hui, l’affacturage est un mode de financement court terme, plus utilisé que le découvert ou les autres solutions.

Pourquoi l’affacturage s’est-il imposé ?

Pour faire court, la règlementation pesant sur les banques les ont amenés à réduire l’accès aux crédits, et en particulier aux crédits court terme. En plus, la concurrence entre elles, combinée à un environnement de taux faibles a eu plusieurs conséquences pour le marché de l’affacturage :

  • Une rationalisation de leurs coûts de gestion entraînant une baisse du prix de l’affacturage
  • L’arrivée de nouveaux entrants utilisant de nouvelles technologies.
  • Le développement d’offres nouvelles pour se différencier des concurrents.

La preuve en chiffres :

  • Le volume de créances cédées aux factors est passé de 7 Mds d’euros en 2000 à plus de 250 Mds d’Euros en 2015
  • Plus de 50% des sociétés ayant recours à l’affacturage sont des entreprises de moins de 1,5M€ de CA.
  • Plus de la moitié des sociétés du SBF 120 ont recours à l’affacturage, sous l’une ou l’autre de ses formes existantes. (3)

And the winner is :

Les grands bénéficiaires de ces changements sont les entreprises car elles ont aujourd’hui quasiment toutes accès à une solution d’affacturage : Selon les cas, cela peut donc être une solution d’affacturage :

  • Ponctuel de facture pour le financement de factures sans engagement
  • De clients spécifiques pour le financement d’un ou plusieurs clients uniquement
  • Forfaitaire pour les entreprises en création ou en démarrage
  • Classique pour les entreprises qui souhaitent du financement et de la gestion
  • En gestion déléguée pour les entreprises qui veulent conserver tout ou partie de la relation client
  • Confidentiel pour les PME ne souhaitant pas divulguer le recours à cette solution

Pourquoi les entreprises adoptent-elles l’affacturage ?

La première raison est qu’il est utile et qu’il permet d’optimiser la trésorerie. De fait, l’entreprise est mieux à même de faire face à tous événements de sa vie courante, les bons comme les mauvais.

La seconde raison est que le coût en est compétitif comparé aux autres solutions de financement court terme. En plus de cela, il est possible de négocier et réduire ces coûts en faisant jouer la concurrence.

La troisième raison est qu’il est aujourd’hui très diversifié Cet outil de gestion s’est développé et on trouve aujourd’hui des solutions adaptées aux besoins de chaque entreprise. En clair, toutes les entreprises y compris les entreprises en création ou en difficulté peuvent financer leurs factures et libérer de la trésorerie grâce à l’affacturage.

La quatrième raison est qu’il est simple et rapide à mettre en place. De manière pratique, l’essentiel des échanges se fait en ligne. En outre, des outils de suivi très performants sont souvent mis à disposition des dirigeants, ou des financiers gestionnaires du programme d’affacturage.

Enfin, la cinquième et dernière raison est que l’affacturage permet de diversifier ses sources de financement. Pour cette raison, il n’est pas nécessaire de travailler avec le factor de sa banque. Au contraire, pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, il est même expressément recommandé d’avoir un second partenaire financier…

Quel avenir pour l’Affacturage ?

Le recours à l’affacturage va continuer à se développer et devenir un maillon élémentaire du financement du Besoin en Fonds de Roulement des entreprises.

En qualité d’experts en affacturage et en optimisation du Poste Clients, nous pensons que la simplification et la démocratisation de l’affacturage clients auront les mêmes effets bénéfiques pour les entreprises pour le financement du poste Fournisseurs, qui connaît également une forte croissance depuis quelques années. En clair l’utilisation de plus en plus généralisée et démocratique de cet outil de gestion va donner un souffle nouveau aux entreprises et leur permettre d’envisager leur futur avec plus de sérénité.

Références :

  • : EUROPEAN PAYMENT REPORT – étude sur les délais et les comportements de paiement en France et en Europe par Intrum Justitia – intrum.com)
  • : ALTARES – Étude sur les comportements de paiement des entreprises en France et en Europe au second trimestre 2016)
  • : Le SBF 120 est déterminé à partir des cours de 40 actions du CAC40 et de 80 valeurs des premier et second marchés les plus liquides cotés à Paris parmi les 200 premières capitalisations boursières françaises